Notre histoire prends ses racines au Japon, quelques années avant la restauration de Meji. Dans un quartier pauvre de la ville de Kokura subsistait une famille recluse, indifférente aux troubles causés par l'instabilité du Gouvernement Japonais malgré les tords plus que visibles que celui-ci engendrait. En ces temps de trouble, la pauvreté et la faim ne trouvaient remède qu'en l'apparition d'un nouvel être à chérir. Une bouche de plus à nourrir devenait un problème insignifiant face au fait d'accueillir un membre supplémentaire dans la famille, aucune mère ne l'aurait contesté. Cependant, l'avenir de l'enfant se résumait alors à une vie de misère bien peu différente de celle de ses géniteurs. C’est ce que comprit cette famille. Aussi, après avoir ouvert les yeux sur le devenir de sa descendance, le père prit la décision d'échanger sa vie de pauvre commerçant pour un travail dans une mine éloignée de la ville, afin d'empocher un salaire qui lui permettrait de subvenir aux besoins de son entourage.

Plusieurs années passèrent. Les visites du chef de famille se firent de plus en plus rares, jusqu'à ce que la nouvelle de sa mort parvienne aux oreilles de la mère. Victime d'une maladie qui dévorait ses dernières forces, le manque d'air et le surmènement avaient eu raison de lui. Pourtant, au grand étonnement de tous, la femme n'en fut pas choquée, ni même attristée. Elle resta stoïque, et pas une seule larme ne coula sur son visage. Elle se contenta de planter son regard sur la cadette de la famille, Seika : la raison pour laquelle l'homme qu'elle avait aimé s'était sacrifié. A partir de ce jour, la mère jeta son dévolu sur la jeune fille et leur relation vira au drame. Tandis que ses deux sœurs menaient une vie qui les conduit rapidement au mariage, stabilisant leur situation, la dernière née eut à subir les humiliations et les coups répétés de la tortionnaire. Bien que soutenue par sa belle-famille et ses deux frangines, l'adolescente n'eut jamais le courage de s'opposer à elle... Pire encore, elle se persuada que cette situation découlait de la logique, et que la figure maternelle tentait de lui apprendre les rudiments de la vie. Surprise par la loyauté de sa fille, et prête à l'enfoncer toujours plus, la vieille femme lui ordonna  de se prostituer afin de combler la "dette" passée dont elle tenait Seika pour responsable.  L'enfer commença alors, et perdura jusqu'à ses 18 ans...

Une belle journée venait de se terminer. Pour Seika, celle-ci ne faisait que commencer ! Après ses travaux habituels à la boutique du quartier, elle arbora sa tenue « provocante » afin de se rendre au bordel du coin, prêtre à servir et à écouter mensonges et fausses galanteries de la bouche d’hommes gras, malsains. Elle fut cependant accostée avant son arrivée par des hommes qui se montrèrent bien plus agressifs que la clientèle habituelle. Il était rare qu’on l’aborde à plusieurs, cela ne la rassurait guère… Elle tenta plusieurs fois de repousser ces mâles qui la maintenaient par le bras, mais sa pauvre force ne fut pas d’une grande aide. Un premier coup désossa sa mâchoire et provoqua les rires de l’un des individus, puis un second  éclata son arcade et l’obligea à fermer l’œil. Comme muette, elle se laissa entrainée par ses ravisseurs, n’offrant plus aucune résistance. La douleur lui semblait minime, tant la panique s’emparait de son âme…

« T’inquiètes, on va pas te violer. On sait pas ou les déchets de ton genre ont trainés… »

L’un de ses agresseurs sortit alors un couteau, tandis que ses camarades forçaient la jeune femme à reculer en direction d’une ruelle isolée. Etrangement, Seika se mit à rêver de l’apparition d’un héros, d’un sauveur qui viendrait défaire ces brigands et l’emmènerait, dans ses bras, loin de ces murs qui semblaient à chaque pas se rapprocher d’elle jusqu’à l’écrasement. Mais il ne vînt jamais. Seika fut assassinée et son âme, poignardée.  Le trio s’enfuit au pas de course après avoir obtenu les biens de la jeune femme. Celle-ci resta agenouillée, impuissante, contemplant l’œuvre de sa mort. Pourquoi diable avaient-ils décidés de mettre fin à sa vie ? Etait-elle si cruelle qu’elle avait mérité ce destin ? Son souffle se fit irrégulier, sa respiration s’amenuisa, et sa dernière pupille fut bientôt impossible à maintenir ouverte. Elle sombra dans l’obscurité avec souffrance, et la peur semblait désormais une part entière de son être.

La demoiselle se réveilla comme au lendemain d'une journée épuisante. Le sol de la rue, pourtant humide et privé de toute source de lumière, lui semblait étonnamment chaud. "Doux" était le mot parfait pour qualifier son ressentit... Dés son réveil, elle porta sa main à l’endroit ou aurait du, en temps « normal », se manifester l’arme blanche qui lui avait volé la vie :  ses yeux s'écarquillèrent quand elle aperçue, à la place de celle-ci , un vide inquiétant où rien de plus qu'une simple chaîne se manifestait, aussi légère que l’aile d’un papillon...  Tant de questions se présentèrent à son esprit qu’elle ne remarqua pas la présence d’un homme tout de noir vêtu, face à elle. Seika leva les yeux après quelques toussotements de sa part, et n’eut pas le temps de lui demander qui  il était. Celui-ci se présenta comme un « Shinigami », ou un dieu de la mort plus familièrement. Sans trop de détails, il lui expliqua qu'il allait exécuter un rituel ayant pour but de la conduire dans un endroit plus propice à son état, un lieu ou les gens comme elle se réunissaient afin de vivre une seconde fois. Alors qu’il dégainait son arme, son geste remémora à l’âme errante ses derniers instants qui, instinctivement, la firent reculer de plusieurs pas. Le shinigami tenta tant bien que mal de la rassurer, mais elle tomba à terre et exprima sa douleur à travers un cri à demi-humain. La situation empira lorsque, subitement, ses assassins refirent leur apparition, voulant s’assurer que le cadavre de leur victime ne puisse être retrouvé. Ne contrôlant plus son corps, elle arracha le coté droit de son visage par la seule force de ses mains, tandis que la chaîne reliée à son âme s’évaporait… Lorsque cette dernière disparut totalement, ses blessures furent recouvertes d’une masse blanche épaisse prenant la forme d’un masque, ses muscles décuplèrent et son corps se transforma. Seul le Shinigami eut le réflexe de reculer lorsqu’elle asséna son premier coup sous cette nouvelle forme. Les autres, simples humains, furent simplement broyés sous la force du monstre, incapables de discerner ses formes, incapables même de remarquer sa présence ! Son seul adversaire – l’inquiétude se lisant sur son visage – entreprit de tenir son arme à deux mains, et tenta de rester de marbre face au Hollow se tenant face à lui. Nouvelle recrue assignée aux tâches ingrates ? Cela importait guère ; il était au mauvais endroit au mauvais moment, et malgré un rude combat, son destin ne fut qu’étroitement différent de celui des autres victimes. Elle disparut par la suite, poussée par la faim vers de nouvelles horizons…

Celle qui deviendra plus tard un Arrancar ne connut pas une existence bien différente des autres membres de son espèce. Elle dévora d’abord des âmes humaines puis, plus rarement, quelques Shinigamis… Lorsqu’elle sentit sa force grandir, elle fut attirée et participa instinctivement à ce qu’un Hollow pourrait appeler une « orgie » : des dizaines, des centaines de ses semblables regroupés afin de se battre et s’entredévorer, jusqu’à ce qu’ils ne forment plus qu’une seule entité. C’est ainsi que Seika prit la forme d’un Gillian, géant masqué aux pouvoirs hors du commun. Cependant, sa personnalité et son envie de devenir plus forte dévora la force spirituelle de ses « camarades », et elle pu ainsi aisément gravir le sommet qui la mènerait tout droit à sa forme finale : celle d’un Vasto Lord. En tant qu’adjuchas, elle ne se démarqua que très peu des autres individus. Sur le fil du rasoir, elle ne due sa survie qu’à sa capacité à tendre des pièges aux autres, même de force supérieure. Il ne fut ainsi pas dur pour elle d’atteindre la forme d’un Vasto Lord, ayant été en mesure de goûter la chair de créatures bien plus fortes qu’elle et ce, très régulièrement.

Elle joignit rapidement les rangs des numéros, ayant été contactée par leur chef en personne, qui remarqua en elle une force incroyable. Cependant, après qu’Aizen lui ait confié la capacité d’ôter son masque, celui-ci l’abandonna, constatant qu’elle était incapable de revêtir sa forme de rezurection. Laissée pour morte dans les dunes du Hueco Mundo, son arme confisquée, elle survécut pourtant en reprenant une existence semblable à celle d’un Adjuchas, jusqu’à ce qu’elle entende parler de la défaite d’Aizen et du retour des Hollows au pouvoir. Devenue encore plus puissante, elle se distinguait désormais de tout Arrancar : il lui était toujours impossible de prendre sa forme finale, principalement à cause de l’absence de son arme, mais sa puissance et son expérience seules suffisaient amplement à rivaliser avec n’importe lequel de ses  adversaire.

Avant même d'être déchue de son rang, elle prouva de nombreuses fois sa capacité à devenir un membre de l’Espada après de nombreux affrontements, la plupart du temps à mains nues. Au cours de l'une de ses excursions à la Soul Society, elle combattit plusieurs Shinigamis en simple Duo, et « confisqua » à l'un des combattants son Zanpakuto afin de combler le manque de sa propre lame (=> Voir fiche de Mell).

Seika est actuellement l'Espada portant le numéro 3.